L'art-thérapie en groupe
Quand on entre dans la salle de dialyse du Centre Hospitalier Lyon Sud, on est tout de suite frappé par la sérénité et le calme du lieu. Aujourd’hui c’est art-thérapie pour le groupe du lundi après-midi. Il s’agit de travailler à plusieurs sur une même œuvre. Chacun des 4 participants réalise ¼ d’un tableau très coloré représentant des champs de blés sous un ciel d’un bleu dur soutenu. «Il ne s’agit pas de technique» prévient Anne art-thérapeute du service «mais plutôt de laisser aller sa main. C’est un autre langage, qui permet d’exprimer des émotions, de transformer des ressentis à travers la matière»
Raymond, qui, quand il est en forme ne rate aucune séance d’art thérapie, estime que ce qu’il fait «c’est pas bien beau mais que cela offre un temps de détente, d’ouverture, d’évasion».
Pierrette quant à elle est ravie «On est dans un monde hyper médicalisé, avec des contraintes fortes, les séances nous demandent 6 heures 3 fois par semaine. J’ai eu des difficultés à accepter de ne pas reprendre le travail. Maintenant je pense autrement et j’essaie de profiter des petits moments de bonheur. Alors j’aime l’art-thérapie, je suis très manuelle mais j’aime aussi les mots ! On s’exerce avec une autre patiente à des petites histoires à deux mains… J’ai également été à l’initiative du JDD, journal des dialysés, qui regroupe des astuces, des recettes, des témoignages.»
Le projet, financé par la Fondation Apicil, se base sur des ateliers d’art-thérapie tous les lundis avec un roulement matin/après-midi pour que le maximum de patients puissent en bénéficier soit près d’une trentaine de patients. A l’origine de la demande de financement, le Dr Grégoire BASSE, du service de néphrologie, dialyse et nutrition rénale : « C’est un moyen de rendre l’obligation des séances de dialyse moins contraignante. Ce n’est pas juste d’occuper les patients mais c’est leur permettre d’exprimer des sentiments souvent non formulés qui restent en eux : colère, injustice par rapport à la maladie, servitude du temps consacré aux séances. On voit des œuvres qui disent beaucoup ! Le tout crée une ambiance très conviviale, de bienveillance les uns envers les autres, d’entraide. Un vrai plus pour le service, les soignants et les patients…»
D’autres initiatives peu habituelles en dialyses
Les équipes de dialyse du Centre Hospitalier Lyon Sud ont sélectionné toute une palette d’aides pour que les patients vivent mieux leur maladie. L’hypnose, avec 7 personnes formées, permet d’effectuer les gestes invasifs (ponction de fistule, pose de cathéter veineux) sans douleur. La Resc, grâce à la pose des mains sur les méridiens énergétiques des patients a un effet sur la douleur et l’anxiété. Afin de stimuler les muscles, les malades ont la possibilité de faire de l’activité physique pendant la dialyse grâce à des pédaliers financés par la Fondation HCL. Enfin l’éducation thérapeutique des dialysés est cruciale pour mieux accepter et mieux supporter la maladie. Une centaine de patients/an en bénéficient.